jeudi 18 juillet 2013

Eddy Rouault, entre Raffa Volo et Sport-Boules

Il a découvert la Raffa Volo il y a une " bonne dizaine d'année".  Avant cela...

En Bretagne, ils sont trois à quatre mille personnes à jouer à la boule bretonne. C'est par là qu'Eddy Rouault a commencé et a acquis un bon niveau de pratique. Là où la boule bretonne est un loisir, la Raffa Volo est un sport. Ce n'est pas tout à fait les mêmes règles, la boule bretonne est plus simple au niveau du règlement et des structures (un jeu de Raffa Volo coûte entre dix et douze mille euros !). Plus d'informations sur la boule bretonne à partir de ce lien.
Le premier boulodrome de Raffa se construit à Quéven, à côté de Lorient. Eddy allait jouer dans le Morbihan à la boule bretonne et le Président de l'époque lui a demandé de s'essayer à la Raffa Volo : il pratique pendant un quart de saison et il intègre le club par la suite "en démarrant par le bas, en jouant avec tout le monde".
Au bout de quatre / cinq années, le club de Quéven s'éteint et le club de Plaintel reprend les infrastructures et les jeux par l'intermédiaire de son père. L'entraînement est plus simple et Eddy franchit alors un palier. Il atteindra les demi-finales du championnat du monde en 2010 à Rome. Il a également participé aux derniers Jeux Méditerranéens à Mersin en Turquie.

Il quitte ce week-end les boules de "Raffa Volo" (des boules identiques pour tous : 107 de diamètre et 920 grammes, fournies par l'organisateur de la compétition) pour des boules de "lyonnaise". On le retrouvera en effet sur les jeux de Thonon, où il dispute le championnat de France en quatrième division, pour la Loire Atlantique. 
Dans le même temps, Evian accueillera dans le cadre d'une démonstration un tournoi de Raffa Volo à quatre pays : France, Italie, Suisse et Autriche, avec notamment la présence des trois meilleurs joueurs italiens.

C'est un grand plaisir de recevoir sur Culture Sport Boules Eddy en interview, à la veille d"une participation aux championnats de France de Thonon-Evian. Une interview dédiée à Hervé Clauzier qui nous a permis de faire plus ample connaissance par téléphone (avant de pouvoir se croiser en dehors des jeux en Haute Savoie) et à qui m'a transmis les illustrations de l'interview.

Culture Sport Boules : Quels souvenirs gardes tu des Jeux Méditerranéens ?
Eddy Rouault : C'est une compétition qui est magnifique, un peu comme les Jeux Olympiques : on vit dans un village dédié, au milieu de tous les sportifs, on était pas loin de 4000 athlètes. C'est vraiment une compétition très intéressante, très enrichissante : il y a les compétitions individuelles et collectives, une vie de groupe, c'est un autre monde !
Le double français à Mersin
Côté objectif, on avait une compétition en double et j'avais une compétition individuelle. J'espérais ramener une médaille, dans une ou l'autre des deux compétitions, voire dans les deux, tout était possible ! 
En double, on perd en demi-finale contre les champions du monde, on est passé tout prêt de les battre. Pour la troisième place, on joue contre San Marin, on passe tout prêt aussi ! C'est une déception ! 
En individuel, je suis tombé dans une poule difficile : je termine troisième de poule et il fallait terminer au moins deuxième pour accéder aux demi-finales. C'est une déception aussi.

On a vécu en groupe avec le Sport-Boules et la Pétanque, on était tous au même étage. Les joueurs de la pétanque, on les a moins côtoyé, ils sont arrivés la veille et partis deux jours après. On a surtout été avec les joueurs de "lyonnaise" : on partageait notre chambre avec un joueur, on a pu bien faire connaissance, on était en contact avec le Directeur Technique National Jacques Faresse. La vie de groupe était bien, en tout cas je pense que tout le monde a eu le même ressenti.

Un cap à atteindre pour la Raffa
C.S.B. : Quel est le rang de la France au niveau mondial aujourd'hui ?
E.R. : Je dirais qu'on se place entre la troisième et la huitième place mondiale. La différence, c'est que l'on a jamais réussi à se hisser sur la troisième marche du podium. On finit quatrième aux Jeux Méditerranéens, aux championnats du Monde il y a deux ans, je finis quatrième également et par équipe en Afrique du Sud, on finit également quatrième. On est souvent placé à des places de quatre à huit et il nous manque toujours la petite chose pour aller sur le podium.
Ce qu'il faudrait pour passer le cap en France ? cela se joue au niveau des structures : quand on compare avec le Sport-Boules, on ne dispose pas des mêmes outils. En nombre de licenciés, on est une cinquantaine à jouer dans notre club ici. A jouer à un niveau international, on est une bonne dizaine. La structure en elle même, on l'a : on dispose des jeux. Ce qui manque, c'est tout les "à côté" : les finances bien sûr, cela va avec, mais aussi les entraînements, les compétitions, les confrontations régulières entre bons joueurs.

C.S.B. : Depuis quand joues tu à la "boule lyonnaise" et comment as tu découvert la discipline ?
E.R. : On l’a découvert l’année dernière quand la raffa-volo est rentrée au sein de la Fédération Française du Sport-Boules. Nous avons créé un club à Plaintel, affilié à la FFSB. On avait fait un premier championnat départemental à Nantes (avec qui nous sommes en ESB) et on l’avait gagné. On avait ensuite perdu au régional en quarts de finale je crois. Cette année, on a refait le double, perdu en finale au départemental et à nouveau en quarts au régional et on s'est dit : pourquoi on ne disputerait pas le championnat quadrette ? On y est allé, sans entraînement et pratiquement sans boules ! On nous en prêtait ! Maintenant c'est bon, on est équipé ! Et en fait, on a emporté le championnat à La Turballe !

Belle attitude contre l'Italie
C.S.B. : Quelles sont les différences et ressemblances entre les deux pratiques ?
E.R. : C'est pas tout à fait la même chose quand même, j'ai du mal à comparer. Pour avoir vécu le championnat de France en quadrette à Vichy l'année dernière (la Raffa Volo était en démonstration), c'est quand même du haut niveau !
Le but du jeu est le même : allez le plus prêt du "bouchonnet", tirer les boules. 
La grosse différence, c'est le tir de Raffa. C'est un tir de "roule" qui n'existe pas à la "lyonnaise". On a des zones de jeu où on est obligé de tirer "Volo" et d'autres où on a le droit de tirer "Raffa".
Le règlement est beaucoup plus pointilleux à la Raffa : déjà on a un arbitre pour chaque jeu, ce qui n'est pas le cas en face : c'est l'arbitre qui nous dit qui a le point ou pas, le joueur reste au fond du jeu et ne bouge pas.
Le point est aussi plus difficile à la Raffa aussi : le jeu est beaucoup plus roulant. C'est pas du tout la même tactique en fait. La tactique est différente au niveau du point. A la "lyonnaise", il y a beaucoup plus de jeu d'attaque comme c'est du sable. A la Raffa, sur le tapis c'est différent, c'est plus un jeu stratégique.

A la Raffa, je suis plutôt tireur dans le double, à la "lyonnaise", on tourne souvent pour voir ce que cela donne : cela dépend de la forme de chacun, on peut tous jouer à chacune des places en fait. Dans les deux pratiques, je tire et je pose (je pointe) sous main (main ouverte). Ce qui m'a beaucoup plus aux Jeux Méditerranéens, c'est le tir de précision, j'aimerai bien essayer.

C.S.B. : Si tu devais donner trois mots, un commençant par C, un par S, un par B, pour définir la Raffa Volo ?
E.R. : 

C comme Compétition et Concentration : il faut beaucoup de concentration et le mot Compétition me plait : c'est la base du jeu.

S comme Sport : c'est important que la Raffa se développe et que l'on soit reconnu comme un Sport. En Italie, c'est un sport national. Notre rattachement à la FFSB va aider, je l'espère, dans ce sens.

B comme Beauté : chaque équipe joue avec des boules de couleur différentes et cela rend vraiment le jeu d'une grande élégance.


Concentration, Sport et Beauté : la Raffa Volo

C.S.B : Quelle question aurais tu aimé que je te pose et quelle réponse y aurais tu apporté ?
E.R : Quel serait ton rêve ?
Il serait de pouvoir monter un jour sur un podium, peu importe la compétition : championnat d'Europe, championnat du Monde, Jeux Méditerranéens. J'espère un jour y arriver !  J'ai réussi à atteindre les demi-finales d'un championnat du monde individuel (à Rome en 2010) : parmi les 32 participants, 24 étaient pro ou semi-pro et j'étais le seul amateur dans le dernier huit. Je pense qu'il manque encore un palier. Mon rêve serait celui là : décrocher la médaille d'or dans l'idéal ! mais déjà le podium cela serait bien !

Un jour doubler l'Italie et atteindre le Graal




1 commentaire:

  1. excellent commentaire, la modalité raffa Volo est largement pratiquée en Amérique du Sud et en particulier ici au Brésil. Je uis moi-même joueur défendant les couleurs de Flamengo ici à Rio de Janeiro. Il faut avouer qu´il y a de moins en moins de pratiquants, manque de divulgation. Il m´arrive de passer qq vacances en été dans le sud de la France mais je ne trouve pas de club qui pratique la Raffa Volo et pourtant...voilá, encore Bravo pour ce commentaire. Bien amicalement de Rio, Tony tony_982003@yahoo.com.br

    RépondreSupprimer