mercredi 8 mai 2013

Xavier Majorel, l'amorceur

Xavier Majorel, regard vers les demi-finales (photo : CRO Lyon Boules)

Après deux échecs en 2011 et 2012 face à la Pontese, la CRO Lyon Boules a réussit un véritable exploit : éliminer les transalpins dans leur boulodrome pour accéder au stade des demi-finales. La belle initiative de Bocceinvolo nous permet de retrouver les images de cette confrontation de haute volée, sur le site italien à partir de ce lien.

Samedi 11 mai 2013, à 14h00, un autre "monstre" d'Italie se présente à la CRO Lyon : la BRB Ivrea, championne d'Europe en titre. Si la rencontre sera
retransmise en direct sur Sport Boules Diffusion (voir la bande annonce), le mieux reste encore de se rendre au boulodrome des Canuts pour soutenir les Croix-Roussiens et suivre, en réel, cette confrontation. Des rencontres de ce niveau ne se présentent que trop rarement pour pouvoir les rater !

L'ensemble des Lyonnais ont fait un match plein en Italie. Parmi eux, un joueur a peut être amorcé la victoire lyonnaise. En emportant son tir de précision de haute lutte alors que les Lyonnais étaient menés 2 à 0, il a permis aux siens de rester dans la course. En maîtrisant rapidement son double avec son complice Fabien Amar à 7 à 7, il a propagé une dynamique de victoire sur les trois autres terrains.

Xavier Majorel est l'invité de Culture Sport Boules, à la veille d'un nouveau rendez-vous de gala au boulodrome des Canuts. C'est un véritable plaisir de l'accueillir pour une interview entre retour sur le passé, (un extraordinaire Replay du quarts de finale et beaucoup d'humour pour la suite) et projection vers le futur. A l'image d'une glace italienne, à déguster sans modération. Interview.

Culture Sport Boules : Quel quart de finale ! Chacun aura pu en revivre le déroulé sur le site de la CRO Lyon Boules (à partir de ce lien) ! Peux-tu nous livrer tes impressions personnelles et celle du groupe à l'issue de chacun des tours ? 
Xavier Majorel : Avant de jouer cette rencontre, nous étions bien conscients que c’était le pire tirage. Nous avions déjà échoué par deux fois à la Pontese en 2011 et 2012 et cette année, il fallait compter en plus avec le renfort de choix des trois champions du monde Slovènes : Janzic, Kozjec et Borknic. 

Nous savions aussi que nos chances n’étaient pas nulles.

Le ton a été donné dès l’entame de la rencontre (premier tour) avec un relais de haut vol remporté 56 à 53 par la paire Ziraldo / Borknic sur le double Amar / Micoud. L’épreuve a été intense et indécise jusqu’à la 4ème minute où l’on commet une série fatale de trois trous : 0-2.

Un relais de haut vol au premier tour

Dans le tour suivant (second tour), je tire le premier en précision. Un tir mené de la première à la dernière cible, grâce à un échec de Cumero sur le but à deux points. Ensuite, il a souvent frappé les mêmes cibles que les miennes, y compris le but du fond pour finir à 26 – 24 : 2-2.
Grégory Chirat a ensuite enchaîné avec son précision contre le champion du monde en titre de l’épreuve  : Janzic. Un tir mal engagé d’entrée avec le but de deux points injustement validé au Slovène qui a provoqué quelques remous sur la touche et de la déconcentration. Janzic a fait cavalier seul pour s’imposer 26 à 8 : 2-4.

Un combiné à chaque équipe
En Combiné, Frédéric Poyet profitait de l’imprécision au point de Causevic pour mener 12 à 6 en trois mènes, mais ce dernier recollait au score en tapant deux buts dans la cinquième mène ! Fred réussissait par la suite à partager les points dans les dernières mènes et à conserver son point d’avance 25 à 24 : 4-4.
En revanche, Anthony Percherancier opposé à Kozjek dans le second combiné éprouvait plus de mal que son adversaire dans des jeux volontairement surchargés en sable et prenait rapidement du retard. Anthony ne parvenait pas à remonter son handicap et s’inclina 26 à 23 : 4-6.

Deux courses décisives !
Dans le troisième tour, Jérémy Micoud devait en découdre avec l’enfant du pays Ziraldo, que son public a poussé dans une opposition de haut niveau et qui s’est soldée par un match nul 45 à 45. Jérémy aurait bien pu l'emporter s’il n’était pas tombé au pied de la dernière cible qu’il a tirée dans la précipitation à deux pas d’élan depuis le porte boule ! : 5-7.
Alexandre Chirat débutait son tir progressif contre Borknci par une belle série alors que le Slovène faisait plusieurs trous. Alex allait ensuite maîtriser ce tir en conservant jusqu’au bout un écart de deux à trois boules d’avance pour s'imposer 45 à 43 : 7-7.

Ces trois points pris en course étaient loin d’être acquis d’avance, ils nous ont regonflés à bloc pendant que le moral des italiens a sûrement été atteint.

Nous avons donc débuté le quatrième tour avec détermination, certains qu’il y avait plus que jamais un coup à jouer.
Sur le jeu 1, Fabien Amar et moi avons été les premiers à nous détacher : 7 à 0, puis 10 à 2 et finalement 10 à 4 grâce à une partie quasiment sans déchet et à une prestation très moyenne de Cumero : 9-7.
Sur le jeu 2, Frédéric Poyet faisait une bonne entame en simple, mais la partie tournait ensuite à l’avantage du champion du monde en titre de la discipline Kozjek, plus précis au point 11 à 6 : 9-9.
Sur le jeu 3, le triple Croix-Roussien jouait bien, mais ne profitait pas des ouvertures, si bien que le score était de 4 à 4 à quinze minutes de la fin ! Vint alors l’avant dernière mène où, après trois frappes dont un tir dévastateur de Jérémy Micoud, la CRO tenait à trois points et une boule dans chaque main. Les Italiens décidaient de tirer le but et le manquaient. Le score passait à 8 à 4 et n’allait plus bouger. Dans la dernière mène, la Pontese partait sur les carreaux : les trois premières boules étaient frappées mais sans le moindre trainard : 11-9.

Le groupe Lyonnaise à Pontese (photo : CRO Lyon Boules)
Le salut allait venir du jeu 4 où Thierry Dubuis et Anthony Percheranchier et la paire Causevic / Rednak se sont livrés une bataille acharnée, ponctuée de plusieurs annulations de part et d’autre. La dernière mène était lancée sur le score de 3 à 3 ! Le temps étant écoulé et avec une boule de retard, Anthony s’élançait au but et le frappait magistralement pour nous apporter le point de la victoire : 12-10.

Les joueurs, l’entraîneur et le président pouvaient envahir les jeux et se sauter dans les bras, bien conscients d’avoir réalisé un authentique exploit.


C.S.B. : CRO Lyon accède enfin en demi-finale de la Coupe d'Europe ! Quels sont les objectifs ?
X.M. : Une nouvelle fois, le tirage au sort ne nous a pas gâtés, en nous mettant aux prises avec la BRB Ivrea, le tenant du titre qui a également un effectif impressionnant avec des palmarès vertigineux.
Néanmoins, à ce stade de la compétition et compte tenu du niveau resserré des équipes, je pense que l’ambition des quatre clubs en lice est forcément de gagner.

C.S.B. :  Que faudra-t-il à CRO Lyon  pour éliminer le champion d'Europe en titre en match aller / retour et ainsi pouvoir accéder à la finale ?
La BRB Ivréa, champion d'Europe 2012
X.M. : La rencontre aller se jouera à domicile : ce n’est pas si mal finalement car si nous avons la chance de gagner au Boulodrome des Canuts, comme nous l’avions fait en 2010, au retour, nous serons au moins assurés de jouer notre qualification sur l’épreuve d’appui.

Il faudra qu’on se souvienne du match de référence de la Pontese pour être animés du même état d’esprit et reproduire le même niveau de jeu. Nous devrons aussi montrer notre capacité à enchaîner les rencontres de haut niveau.

C.S.B : L'année dernière à Pontese, vous étiez entré avec Thierry Dubuis dans "le club des Six" ! Peux tu nous raconter les circonstances de la mène ?
X.M. : Ce n'est pas sympa de me rappeler ce cauchemar qui a perturbé mes nuits les jours suivants !
Nous avions fait une partie pleine avec Titi contre la paire Slovène Causevic / Rednak et avions réussi à passer devant à quinze minutes de la fin : 5 à 4. J’ai alors jeté involontairement le but à 12,53 mètres. 
Titi est venu trois fois dans le but, Causevic a frappé trois fois par trois carreaux. J’ai pointé ma première boule dans le but, Rednak a posé une nouvelle brique !
La rencontre étant mal engagée, il fallait impérativement que notre double prenne les deux points de la victoire, je suis donc allé tirer le but et je suis tombé deux centimètres derrière sous les acclamations du public !
J’ai fait la prise de ma dernière et Rednak m’a posé un pile : cinq sur cinq par cinq briques + la troisième boule de Rednak qui restait à jouer = six points !

C.S.B. : Si tu devais donner trois mots, un commençant par C, un par S, un par B, pour définir la Coupe d'Europe ?
X.M. : 
C comme Cohésion. Pour réussir en Coupe d’Europe, il faut un groupe soudé capable de se serrer les coudes dans les moments difficiles pour les surmonter. Cette cohésion se renforce également pendant les trajets et les séjours. On passe beaucoup de temps ensemble en dehors des jeux et ça permet de mieux se connaitre et même de se découvrir.

S comme Surprise. D’abord, la surprise du tirage au sort et ensuite surprise quand les pronostics sont déjoués. Dans tous les cas, il vaut mieux éviter les mauvaises surprises.

B comme Bornes. Selon le tirage au sort, il faut en avaler des kilomètres. En deux déplacements (Tivat et Pontese), nous avons effectué 5 000 km aller retour !

Entre Cohésion et Kilomètres, le groupe Lyonnais à Tivat (photo : Sébastien Jarrige)
C.S.B. : Quelle question aurais tu aimé que je te pose et quelle réponse y aurais tu apportée ?
X.M. : Comment s’est comporté le public italien ?
Le public de la Pontese a une nouvelle fois répondu présent. Les tribunes ont commencé à se garnir ¾ d’heure avant la rencontre et au coup d’envoi, le boulodrome était bondé. 4 à 500 personnes s’étaient agglutinées dans les gradins, mais aussi tout autour des jeux et dès la première épreuve, ils n’ont pas manqué de manifester bruyamment leur soutien à leur équipe.
Cela reste néanmoins un public de connaisseurs qui aime le beau jeu et qui respecte l’adversaire.




En live le 11 mai 2013, coupe d'Europe des... par sportboulespromotion

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